L’Eucharistie, moyen privilégié d’Expiation :
page 65 : Dans une lettre à Petra Brûning du 16 juillet 193, Edith Stein précise :
« Le Saint Sacrifice de la Messe est identifié au sacrifice unique qui accomplit et actualise tous les sacrifices anciens qui le préfiguraient. Pour le qualifier plus exactement, Edith Stein va recourir à la terminologie sacrificielle du Lévitique. La Messe est ainsi simultanément appelée :
- “ Sacrifice pour le péché ( Sündopfer ; cf. lévitique 4) Offert par l’humanité pécheresse à travers son grand prêtre afin d’obtenir l’expiation (Entsühnung) et l’accès devant la Face de Dieu.
- Sacrifice de paix (Friedopfer ; Lévitique 3) dans lequel ceux qui ont bénéficié de l’expiation sont conviés au repas sacrificiel.
- Sacrifice total c’est-à-dire holocauste (Ganzhopfer ; Lévitique 1) dans lequel le Christ s’offre en tant que tête de l’humanité et roi de la création avec tout le créé à la divinité souveraine et suprême. ”
Elle ajoute que cette action sacrificielle est exprimée et accompagnée par des chants d’offertoire.
Quant aux Psaumes de détresse, ils expriment la supplication en vue d’obtenir l’expiation.
La Messe ne se limite cependant pas à sa dimension de sacrifice et d’expiation. L’auteur n’oublie pas de mentionner d’autres aspects tel celui de préfiguration du banquet eschatologique…et l’adoration du Très Haut par toute la création en une liturgie commune à la terre et au ciel. »
Comment en vivre aujourd’hui ?
Page 63 « Dans le prolongement de son écrit “La prière de l’Eglise ”, Edith Stein aborde à plusieurs reprises la célébration de l’Eucharistie en lien avec sa dimension expiatoire...C’est en elle qu’Edith puise sa force et sa nourriture.
“ Ma première heure, la Messe du matin, appartient au Seigneur. Le labeur du jour dont Il me charge, voilà à quoi je veux m’atteler et Il me donne la force de le mener à bien. Aussi je veux m’avancer vers l’autel de Dieu. Il ne s’agit pas ici de moi ou de mes toutes petites affaires mais du grand sacrifice expiatoire (Versöhnungsopfer, littéralement : sacrifice de réconcilliation ”)
Et elle ajoute qu’elle peut y participer, s’y laver (reinwaschen,d’où une dimension de purification) et se joindre avec tout son agir et sa souffrance à l’offrande sur l’autel….En tant que membre de Son Corps, animé par Son Esprit, nous nous offrons nous même en sacrifice “par Lui, avec Lui et en Lui, et nous unissons nos voix à l’éternelle action de grâce. ”
Page 64 : « dans une conférence en 1931 elle demande : “Qui pourrait assister au Saint Sacrifice de la messe, le cœur et l’esprit ouverts, sans être pris par l’esprit de sacrifice et par le désir de se fondre, lui et sa pauvre vie personnelle, dans le grand œuvre du Rédempteur ? ”
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