Quand la Miséricorde m'enseigne. « Vous savez, ma Mère bien-aimée, que je préfère la vinaigrette au sucre; mon âme aussi se fatigue d'une nourriture trop sucrée, et Jésus permet alors qu'on lui serve une bonne petite salade, bien vinaigrée, bien épicée, rien n'y manque excepté l'huile, ce qui lui donne une saveur de plus... Cette bonne petite salade m'est servie par les novices au moment où je m'y attends le moins. Le Bon Dieu soulève le voile qui cache mes imperfections, alors mes chères petites soeurs me voyant telle que je suis ne me trouvent plus tout à fait à leur goût. Avec une simplicité qui me ravit, elles me disent tous les combats que je leur donne, ce qui leur déplaît en moi(…) Un jour que j'avais particulièrement désiré d'être humiliée, il arriva qu'une novice se chargea si bien de me satisfaire qu'aussitôt je pensai à Séméï maudissant David et je me disais: Oui, c'est bien le Seigneur qui lui ordonne de me dire toutes ces choses... Et mon âme savourait délicieusement la nourriture amère qui lui était servie avec tant d'abondance. C'est ainsi que le bon Dieu daigne prendre soin de moi. Ah! que sa miséricorde est grande, je ne pourrai la chanter qu'au Ciel! » Manuscrit C Folio 27 Recto.
Quand Dieu fait « éclater en moi sa Miséricorde » !
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